PEUPLE
De la Corne de l’Afrique à l’Amérique du Sud, de l’Europe à l’Antarctique, les populations humaines n’ont pas cessé de se déplacer, de découvrir, de s’installer dans de nouveaux environnements.
Dans « Origines de peuples », découvrez les grands mouvements qu’a pu connaître l’espèce humaine, et les différentes manières qu’a eu cette dernière de s’organiser dans tout ces territoires.
Origines humaines
L’ensemble des espèces humaines, dont notamment Homo sapiens à laquelle nous appartenons, sont originaires d’Afrique. Sur ce fait, il existe un consensus. Cependant, la localisation exacte de cette apparition, ainsi que la chronologie précise de celle-ci, fait encore l’objet de controverse scientifique.
L’un des éléments clés liés à cette controverse est un ensemble de fossiles trouvés sur le site archéologique de Adrar n Ighoud, au Maroc. Les fragments de squelettes sont généralement attribués à homo sapiens, et sont datés de 300 000 à 350 000 ans avant l’actuel, ce qui fait d’eux les restes humains les plus anciens jamais retrouvés.
Entre cette date, le lieu éloigné de la corne de l’Afrique, et les différences morphologiques avec des spécimens plus récents, l’appartenance de ces individus à “notre” espèce humaine fait encore débat. D’un côté, certain·e·s chercheur·se·s défendent l’idée d’origines multipolaires d’homo sapiens en Afrique, tandis que d’autres considèrent que les individus retrouvés correspondent à une espèce cousine de nos ancêtres.
Dans tous les cas, des localisations plus ou moins précises en Afrique à la répartition actuelle dans quasiment tous les continents du globe, Homo sapiens s’est largement dispersé depuis ses origines. Le fait est que les premiers groupes humains étaient composés de chasseurs-cueilleurs au mode de vie nomade, et ont donc pu se répandre rapidement au fil de leurs migrations.
De nombreux modèles tentent de mettre en évidence les déplacements ayant ainsi eu lieu. Le Modèle de la dispersion australe, par exemple, théorise des déplacements relativement rapides, avec l’établissement de nombreuses communautés humaines dans les régions côtières. Ce modèle met en jeu des données paléogénétiques, mais aussi des études linguistiques et archéologiques. Ce n’est cependant qu’une des nombreuses hypothèses existantes, compte-tenu de la rareté des fossiles subsistants, et l’absence d’écriture, qui impose l’utilisation de méthodes indirectes. Les fossiles évoqués précédemment, par exemple, sont des éléments allant à l’encontre de cette hypothèse.
Si une grande partie des populations humaines a changé de modèle de société au néolithique, avec l’invention de l’agriculture, et s’est sédentarisée, la transition s’est faite sur le temps long. De nombreuses communautés humaines ont par exemple adopté l’élevage, sans pour autant cesser d’être nomades, ou même semi-nomades. Le site de Göbleki Tepe, en Turquie actuelle, est un bon exemple du caractère graduel du processus de sédentarisation.
Occupé entre 9 500 et 8 000 ans avant l’ère commune, la nature exacte de ce site a fait l’objet de controverses. Les structures ont souvent été présentées comme “les premiers temples du monde”, mais des travaux archéologiques plus récents montrent que le site a été au moins partiellement occupé comme un lieu de vie, et utilisé comme site de sépultures. En effet, si aucune trace d’agriculture ou d’élevage n’y a été retrouvée, des bâtiments ayant pu servir à la récupération et au stockage de l’eau ont été caractérisés. De ce fait, les recherches montrent donc que dans le contexte de la sédentarisation, certains lieux ont pu être régulièrement occupés par des sociétés semi-nomades, avant que n’émergent les premières citées-états.
Origine des nations
L’origine des nations est un processus complexe qui s’étend sur des millénaires. À la base, une nation peut être définie comme une communauté humaine partageant une identité collective fondée sur des éléments comme la langue, la culture, la religion ou une histoire commune. Ce concept a évolué au fil du temps et à pris différentes formes, selon les époques et les régions du monde.
Origines tribales et culturelles
A l’origine, les premières communautés humaines étaient des groupes tribaux, souvent nomades, liés par des liens familiaux ou ethniques. Ces groupes partageaient des traditions culturelles et linguistiques qui ont commencé à former les bases des identités nationales. La sédentarisation de ses peuples, notamment grâce à l’agriculture, a conduit à la formation de village, marquant un tournant majeur dans la structuration des sociétés.
Rôles des états et des empires
Au Moyen Âge, les royaumes européens se sont fragmentés en une mosaïque de territoires féodaux. Cependant, les bases des nations modernes ont petit à petit commencé à se dessiner, avec des monarchies centralisées comme la France et l’Angleterre. Dans d’autres régions, comme en Asie et en Afrique, les royaumes et sultanats ont joué un rôle similaire.
Émergence des identités modernes
À partir de la Renaissance, le développement du commerce, des langues vernaculaires et des idées humanistes a renforcé le sentiment d’appartenance à des entités distinctes. Le concept de nation moderne, fondé sur la souveraineté populaire et l’identité nationale, a quant à lui émergé avec la Révolution française et la propagation de ses idées au XIXème siècle.
Mondialisation et revendications identitaires
Au XXème siècle, les guerres mondiales ainsi que la décolonisation ont vu émerger de nombreuses nations, souvent selon des frontières héritées des empires coloniaux. Aujourd’hui, les nations continuent d’évoluer sous l’effet de la mondialisation, des migrations et des revendications identitaires qui contestent les modèles traditionnels d’unité nationale. En effet, face à la standardisation culturelle ou à la domination perçue de certaines puissances, des groupes revendiquent leur singularité culturelle, linguistique ou historique pour préserver leur identité.
En somme, les nations naissent de l’interaction entre des dynamiques internes (culturelles, politiques) et externes (géopolitiques, économiques), et leur création est toujours un processus en cours d’évolution.
L’habitat comme origine d’un rapport au territoire
À l’heure de l’urgence climatique et environnementale, il paraît intéressant de porter une réflexion sur l’habitat. Celle-ci nous permet d’interroger nos manières d’occuper les espaces, ainsi que d’expliciter les liens entretenus avec eux. Alors que les grandes villes continuent de s’organiser avec de grands projets d’urbanisme impliquant une concentration des activités économiques et culturelles, des équipes de recherche essaient de définir les impacts des incertitudes liées aux pandémies, au contexte économique mondialisé, ou encore au numérique dans ces dynamiques de métropolisation. Leur démarche est ainsi de comprendre les enjeux contemporains de l’architecture et de l’urbanisme.
Si habiter en zone urbaine est une réalité pour nombre de personnes aujourd’hui, pléthore d’alternatives ont existé à travers le monde et existent encore aujourd’hui, y compris en France. L’habitat léger par exemple, est un principe rassemblant plusieurs types d’architectures qui minimisent leur empreinte au sol en ne procédant pas à son artificialisation.
Des manières radicalement différentes d’occuper et d’habiter une région. Des pratiques répandues partout dans le monde, y compris en Europe et en France, au sein desquelles se tissent des liens étroits se tissent avec le territoire. Une démarche qui peut conduire, selon les possibilités offertes localement, jusqu’à constituer une partie de l’édifice.