Origine d’une vocation - Paléoanthropologue

Clément Zanolli

Clément Zanolli est paléoanthropologue, spécialiste de l’étude de la structure dentaire des primates fossiles et actuels, il coordonne notamment le projet ANR GenoMorph. Curieux et persévérant, il a fait de son rêve d’enfant une carrière. Il nous ouvre les portes de son bureau au laboratoire PACEA (CNRS – université de Bordeaux), pour  nous présenter son parcours et ce qui a nourri son ambition d’être chercheur, un métier aussi passionnant qu’exigeant.

© Clément Zanolli

Curieux par nature, Clément Zanolli ne connaissait pas le monde de la recherche avant d’y entrer. C’est sa passion pour la paléontologie et les découvertes qui l’ont guidé dans cette voie. Comme beaucoup d’enfants, il était passionné par les dinosaures, à tel point qu’il espérait devenir un jour paléontologue. Un peu plus tard, il est influencé par l’émission télé retraçant les aventures de L’Odyssée sous-marine de l’équipe Cousteau, confirmant ainsi son goût pour l’exploration et les découvertes. D’autres événements viennent agrémenter son parcours. Adolescent, il a la chance de rencontrer Yves Coppens, paléontologue français co-découvreur de Lucy, « il m’a même dédicacé un livre » confie-t-il en souriant. Il raconte la première fois où il a pu voir en vrai des fossiles à l’origine de grandes découvertes, comme l’enfant de Taung, c’est pour lui un moment très émouvant.

Ce que j’aime le plus c’est la liberté d’étudier ce que je veux, quand je veux et comme je veux.
Clément Zanolli

Un parcours « classique » mais non sans défis

Passionné, il suit un parcours académique « classique », après un début d’études en faculté de géologie et biologie à Rouen, où on lui annonce que le seul débouché serait de devenir professeur de SVT au lycée. Il se rend donc à la capitale pour intégrer le parcours de Master Erasmus Mundus Quaternaire et Préhistoire au Muséum national d’Histoire naturelle. Par la suite il soutient une thèse de doctorat en paléoanthropologie, avant de réaliser un post-doc en Italie au sein du centre international de physique théorique. Cette expérience lui a permis de travailler avec des technologies de pointe. S’en est suivi une année en Afrique du Sud, avant d’être recruté au CNRS à l’Université de Toulouse en 2016, puis à l’université de Bordeaux en 2019. Néanmoins, Clément Zanolli a dû surmonter certaines difficultés, prouvant ainsi sa persévérance. Issu d’une famille de classe moyenne, il nous explique avec beaucoup de reconnaissance qu’il a eu la chance de pouvoir bénéficier du soutien de ses parents. « Je n’étais pas boursier et ils ont fait leur maximum pour m’aider financièrement, surtout pendant ma thèse. » il ajoute « je n’avais pas les moyens d’avoir un logement sur Paris donc je devais faire des allers- retours […] quand j’étais en thèse je profitais des vacances pour travailler et gagner de l’argent ».

© Nik sur Unsplash

Comme beaucoup d’enfants, il était passionné par les dinosaures, à tel point qu’il espérait devenir un jour paléontologue.

Quand je serai grand, je serai paléontologue

Aujourd’hui, il est heureux d’avoir réussi à faire de sa passion son métier car il y consacre la majorité de son temps. Même s’il nous explique avec enthousiasme que « j’ai toujours la tête dans le guidon, je peux travailler 16h d’affilées sans problèmes » il complète en souriant « j’apprécie quand même passer du temps avec ma femme et mon chien ». Étudiant des civilisations anciennes, il est régulièrement amené à voyager sur le continent asiatique et africain. Pour sa prochaine mission, il se rendra en Chine courant décembre. Cependant, il nous partage avec transparence les aspects négatifs de sa profession. Si au sein du laboratoire PACEA il entretient de très bonnes relations avec ses collègues, ce n’est pas toujours le cas dans d’autres structures. Clément Zanolli précise « c’est un milieu dur avec de la compétition, en paléontologie beaucoup cherchent à devenir célèbres ». Il insiste sur l’importance de l’intégrité « En science, comme dans la vie, c’est essentiel. Elle nous permet de dépasser notre égo pour avancer lorsque nos découvertes remettent en question nos certitudes. » De plus, même s’il affirme « Ce que j’aime le plus c’est la liberté d’étudier ce que je veux, quand je veux et comme je veux », le manque de moyens financiers du secteur de la paléontologie constitue un frein qui peut être frustrant pour un chercheur. Visiblement aucun de ces points n’a su entacher sa curiosité et son enthousiasme, il nous répond simplement « tant pis, on fait avec ».

Écrit par Clara Constantin